C’est avec bien du retard (plus de 3 mois) que j’écris ce billet consacré aux Photomeetings 2009 qui se sont déroulés à Luxembourg du 9 au 12 septembre 2009, à l’initiative de la galerie Clairefontaine. J’avais déjà raconté l’édition 2008 et dit tout le bien que j’en pensais (article introductif ici).
Pour 2009, le point de vue est plus mitigé et, pour tout dire, je n’irai pas à l’édition 2010, considérant qu’une fois sur deux sera un rythme suffisant. En effet, si l’exposition qui se déroulait à la galerie ne souffre d’aucunes critiques, l’absence d’informations (aucun cartel) sur les deux autres lieux (l’Université et le siège de Deloitte) était particulièrement gênante: le catalogue suffit à se faire une idée de l’exposition. Et s’il s’agit d’aller au Luxembourg pour simplement repartir avec un catalogue sous le bras après avoir regardé des photos d’anonymes, c’est un peu cher (il n’y a jamais de réduction pour le Luxembourg) et un peu long aussi.
La Galerie Clairefontaine dispose, je le rappelle, de deux sites à Luxembourg à 50 mètres l’un de l’autre et qu’on rejoint sans peine à pieds depuis la gare. Peter Bialobrzeski (site ici, illustration tirée de sa galerie à Francfort, ici) exposait une typologie de cahuttes en petit format (920 €) et en très grand format (8 050 €).
Il montrait aussi des vues naturelles de verdure comme rayonnant de lumière (serie paradise) plutôt intrigantes (2 530 €). Vous noterez en passant que les prix restent accessibles (en gros, c’est le prix d’un PC ou d’un voyage) et qu’ils sont affichés, une pratique qu’on souhaiterait plus répandue en France.
Le second site de la galerie exposait davantage d’auteurs, à commencer par Michel Medinger, un photographe luxembourgeois, qui montrait de grands noir et blanc à 980 €, des coquillages, des poupées et des fruits ouverts, le tout évoquant de manière on ne peut plus directe un sexe féminin. Abel Szalontai (site ici à moins que ce ne soit un homonyme car je n’ai rien reconnu): montrait des blocs de béton et des formes colorées presque monochromes à 1 730 €. Roman Pfeffer était un peu plus convainquant avec ses photos de conserves en verre alignées contenant des cendres de tee-shirts et portant en étiquette le nom d’une grande marque. Il montrait aussi 6 photos d’un clodo devant son barda. Michael Najjar montrait un travail remarquable à mi-chemin de la photographie et de la création graphique (à 13 450 €): 3 corps identiques enlacés et élancés, un peu comme des figures célébrant le travailleur communiste mais passés chez Pixar et un immense diasec ou des corps sont alignés suspendus par des câbles. Son site est une création graphique à part entière et vaut le déplacement, ici.
Je passe sur James Nachtwey et Marla Rutherford dont j’ai déjà évoqué le travail par le passé (ici pour le premier, déjà au Luxembourg, et là pour la seconde, à Arles).
Ce site étant de belle taille, on pouvait voir aussi un tirage géant de Giacomo Costa (12 500 €), une étrange composition de ville sous les eaux vue depuis les fonds (son site ici).
Le style étant vraiment éclectique, on voyait aussi Petra Arnold (ici, je conseille ses autres séries notamment ses portraits) et ses Hell Angels en petit format carré noir et blanc, Andreas Weinland avec des vintage des années 80 montrant des marginaux (à 5 000 euros) et Roman Bezjak (qui a un footballeur comme homonyme ce qui rend difficile de trouver son site web…) avec ses paysages urbains communistes vieillots russes ou serbes ( 1850 et 4600 euros selon la taille).