Beaudoin Lebon – Prix HSBC 2009 – Mathieu Gafsou et Grégoire Alexandre

Visite de la Galerie Baudoin Lebon aujourd’hui dont j’ai déjà parlé (ici notamment), une institution parisienne.  Cette fois il s’agissait des deux prix HSBC, une autre institution (le site web de la galerie ici n’est pas encore à jour à la date de rédaction de ce billet).

Mathieu Gafsou (son site ici d’où est tirée l’illustration ci-dessous) montre des habitations au Maroc, souvent inachevées, des habitats collectifs clos, des maisons fermées. Aucun humain ici, quelques vestiges avec des voitures vides ici et là. Des habitats blancs, des couleurs délavées sous un ciel clair. Ses diasec de grand format préservent de larges bandes blanches tout autour du cadre. Prix HSBC ou pas, je suis peu convaincu par cette esthétique en vogue.

Grégoire Alexandre (son site ici)nous accueillait à l’entrée de la galerie avec une Fiat 500 surchargée puis on découvrait ses photos de mode.

Ce que j’en disait en les voyant pour la première fois à Arles en 2008 reste d’actualité (mon billet ici).  Des formats relativement modestes, des idées (beaucoup même) mais une très grande hétérogénéité qui laisse supposer des travaux de commandes. De fait, certaines photos sont remarquables, d’autres moins, dirons-nous. Les prix sont croissants avec l’édition de 2 600 à 3 000 euros pour les petits formats et de 3 500 à 4 000 pour les grands formats.

Galerie Baudoin Lebon – VALADE et LEMARCHAL

Je suis allé hier en vadrouille dans des galeries montrant des photos à Paris et après la Galerie Nathalie Obadia (ici), je suis allé chez Baudoin Lebon, une référence sur la place.  Dans cette galerie on est bien. C’est ni trop grand ni trop petit et l’accueil est sympathique. Les murs sont recouverts de bois blond, l’éclairage est doux et l’on voit les minces tiroirs où sont rangés les tirages d’essais des photographies destinés à l’amateur. Alors, que montre Baudoin ?

Il présente les deux lauréats 2008 de la fondation HSBC pour la photographie. Ceux qui suivent un peu ont reconnu Aurore Valade et Guillaume Lemarchal dont les œuvres ont été reproduites bien des fois dans la presse spécialisée mais rien ne vaut de les voir « pour de vrai ». Du coup, l’appareil critique commence à être significatif et je vais vous livrer un point de vue personnel. D’abord, ces deux artistes ont du talent et s’ils sont jeunes encore, il ne fait pas de doute que leurs travaux sont déjà significatifs. A côté de ce que j’ai pu voir par ailleurs dans cette journée, ils soutiennent largement la comparaison.

Guillaume Lemarchal photographie surtout des bâtiments en ruine, sans présence humaine. Ces photographies sont à taille humaine, pas trop grandes, contrairement à ce qu’il photographie, souvent des vestiges militaires d’Europe de l’Est, le sujet où, à mon sens, il est le meilleur (notamment « Temple d’Haapsalu » mais je n’ai pas trouvé d’image correcte sur le web). Les couleurs sont atones, entre le grisâtre et le blanchâtre comme ces ciels pour militaire, presque unis et uniformes de grisaille. D’autres sujets m’ont aussi intrigué dont la forme étonne : une structure en bois circulaire comme un parapluie avec ses baleines destinée à faire un abri et agrémentée d’un bâton vertical à sa droite et aussi une pile de pont dans la glace qui fait d’ailleurs, je viens de le découvrir, la couverture de son livre (Paysages de l’après).

 Iceberg I  - Allemagne, future pont ralliant Stralsund à Rügen sur la mer Baltique

" Iceberg I " - Allemagne, futur pont ralliant Stralsund à Rügen sur la mer Baltique

Vous pourrez trouver d’autres images par ici (site d’où provient l’illustration ci-dessus). Cet artiste est représenté par la Galerie Michelle Chomette qui n’a pas jugé utile d’avoir un site web (ses coordonnées ici). Aurore Valade nous montre quant à elle des gens, le plus souvent deux personnes de génération différente, dans leur intérieur. L’action n’est pas palpitante. L’intérieur est encombré. Les gens nous regardent. Il y a quelque chose d’éminent construit dans ces photos, c’est classique, presque pompier bien qu’on ne trouve aucun luxe ni apparat. Peut-être est-ce l’abondance des objets qui provoque cette sensation étrange. On dirait des scènes de mythologie tellement tout semble aller ensemble, tout semble pensé et les éléments se répondre les uns aux autres. Il y a des miroirs et des tableaux souvent. On hésite entre Velazquez et, parfois, des flamands. Ces photographies sont faites pour s’y attarder.  Je n’ai pas non plus trouvé de photographie correcte sur le web et l’exposition est close mais tout n’est pas perdu.