Transphotographiques 2010 – Palais Rameau – Partie 1

Le Palais Rameau que j’avais découvert l’an passé pour les Transphotographiques 2009 est, cette année encore, consacré à un exposition de grand intérêt. Le nombre de pièces exposées me semble plus réduit que l’an passé et certaines cloisons sont restées vierges mais ce n’est peut-être pas plus mal car ‘an passé on saturait un peu et il m’a fallu près de 2h cette année pour en venir à bout.

Une première partie est collective et réunit pas moins de 15 auteurs. Evidemment, à force de voir des expositions, bon nombre de photographes me sont désormais connus et j’ai ainsi retrouvé Anne-Marie Filaire (avec un panoramique déjà vu chez Lebon qui prêtait d’ailleurs l’œuvre – billet ici), Aymeric Fouquez (avec ses petits formats clairs de monuments aux morts – billet ici) et Antoine Petitprez avec ses arbres sur fond noir.

Gilles Gerbaud montrait 5 photos de sous-bois et de bords de route sans charme, un spectacle une peu déprimant que cette nature abimée. Au contraire, Laurent Gueneau a choisi de montrer une nature qui lutte (avec succès) pour survivre dans un environnement urbanisé: ses ilots de verdure en gros plan dans une ville chinoise sont plutôt étonnants. Dans ce triomphe du vert, arbre seul et étêté montre aussi que le combat peut être perdu. Ce travail ne manque pas d’intérêt.

Rémi Guerrin fait quant à lui un choix radical avec des formats réduits noir et blanc aux grandes réserves blanches:  on dirait les 70s avec ses jardinets et jardins modestes. Ce choix contraste singulièrement avec celui de Julie Ganzin qui opte pour 3 dytiques (feu-terre, par exemple), chacun réuni sur un même panneau dans des tons ultraclairs. Autre parti pris également pour Rudolf Bonvie (site ici) qui semble figurer une photographie de montagne Sainte-Victoire travestie en peinture sous Photoshop.

Avec Liza Nguyen (minisite ici), exposée perpendiculairement aux principales allées, on revient à une forme contemporaine plus habituelle mais le propos ne manque pas d’originalité, qui est autant intellectuel et conceptuel que visuel. Il s’agit de poignée de terre ou de cailloux, vue depuis le dessus, sur fond neutre. Jusque là rien que de très banal, à part peut être le format qui grossit de manière démesurée la réalité. L’originalité c’est la provenance de cette terre et son inscription dans l’histoire de l’artiste (série surface, souvenirs du Vietnam).

Daniel Challe montrait lui un travail également personnel mais dans une forme plus intimiste avec une sorte de journal photographique (c’est ce qui m’est venu comme impression) avec de petits tirages noir et blancs en « amateur » (série camera jouet). Contrairement aux autres auteurs déjà mentionnés, Daniel Challe dispose d’un site web étoffé qui confirme ce 1er sentiment puisqu’il intitule ses travaux « Journaux ». Cet auteur montre son travail sur un site web de qualité que je vous invite à visiter (ici).

 

Nous trouvons ensuite à Anne Durez (site hypothétique ici) avec un panoramique de montagne en caisson lumineux noir et blanc avec du grain et Agnes Propek dont le travail (format et thème) est à l’opposé avec de minuscules noir et blanc comme des natures mortes ou des scénettes intrigantes et bizarres. Je passe rapidement sur Thierry Dreyfus (site ici) avec son éclat de miroir planté dans un paysage désertique grandiose et Naoya Hatakeyama avec notamment ses arbres givrés et autres puérils.

On termine la première allée avec Toshio Shimamura qui nous offre une magnifique rose noire sur fond noir et un bouton floral noir, un travail presque abstrait et texturé qui produit un effet splendide en grand diasec.